Près de 3 650 prisonniers Belges furent déportés à Neuengamme; parmi eux environ 150 femmes. La plupart d’entre eux furent arrêtés pour raison politique : en fait pour comportement “anti-Allemand”, refus d’obéir aux ordre de l’occupant et des autoriés allemandes, et pour résistance active. Les tentatives d’échapper au travail obligatoire en Allemagne pouvaient mener à des arrestations et à la deportation.
L’occupant allemand prit des mesures toujours plus sévères pour contrer le nombre croissant d’activités de résistance. Pour ce faire, il disposait de services policiers très bien organisés, comme la Sicherheitsdient (SD), la Sicherheitspolizei (SP), la Geheime Staatspolizei (GESTAPO), la Kriminalpolizei (KRIPO), la Geheime Feldpolizei (GFP) et l’Abwehr (ABW). De plus, l’occupant utilisait des collaborateurs Belges, qui tentaient de s’infiltrer dans les organisations de la Résistance.
Comme la citadelle de Huy, le Fort de Breendonk était un camp de passage allemand (Durchgangslager), où de nombreux prisonniers politiques Belges furent enfermés. Le Fort de Breendonk avait également une réputation atroce de lieu de torture. Après guerre, certains prisonniers politiques racontèrent que Breendonk était bien pire que les camps de concentration où ils furent déportés en Allemagne. La raison en était que Breendonk était de dimension bien plus modeste que les camps de concentrations allemands, ce qui empéchait les prisonniers de se “cacher” dans le groupe.
Après le début de l’opération Barbarossa le 22 juin 1941, par laquelle l’Allemagne voulait conquérir l’Union Soviétique, plus de 300 Belges, communistes et membres de l’opposition de gauche furent arrétes et enfermés à Breendonk et à Huy. Le 22 septembre 1941, 256 prisonniers politiques furent déportés à Neuengamme; 107 prisonniers venaient de Breendonk, 149 venaient de Huy. Les Belges de ce tout premier convoi vers un camp de concentration allemand arrivèrent au KZ Neuengamme le 24 septembre 1941. Leurs matricules de camp se situaient entre 06101 et 06357.
Quatre grands transports vers Neuengamme suivirent. Le dernier eut lieu début septembre 1944, peu avant la libération de la Belgique. N’oublions pas deux grands transports depuis KZ Sachsenhausen, les 10 et 16 septembre 1944. Il y eut également 6 transports de moindre importance.
Une grande partie des 3650 Belges du KZ Neuengamme et de ses 87 camps extérieurs ne revint pas en Belgique. Le régistre des décès de Neuengamme mentionne 1570 noms, mais il est certain qu’il y eut nombre d’autres décès. Dans notre database nous avons les noms de presque 2000 Belges qui n’ont pas survécu Neuengamme. Les SS brulèrent les archives peu de temps avant la liberation de Neuengamme : cela fit disparaitre la plupart des données individuelles des prisonniers.
Parmi les 3650 Belges de Neuengamme, 2500 sont connus nominativement. Feu Victor Malbecq (1925-2015), à l’époque Président de l’Amicale Belge Neuengamme, réalisa un travail titanesque : faire l’inventaire des Belges qui aboutirent à Neuengamme. Des années durant, il travailla à l’établissement de listes comportant les noms et les données de ces prisonniers. Il réussit finalement à lister 2486 noms, après d’innombrables recherches et interviews d’autres survivants. Il constitua également d’énormes archives comportant des documents au sujet de nombreux prisonniers.
Ces listes et documents sont une source d’information capitale pour les membres des familles, pour les étudiants, pour les scientifiques…qui recherchent des données au sujet d’anciens prisonniers politiques Belges de Neuengamme.
Etes-vous à la recherche de telles informations, prenez contact avec nous par
e-mail : info@neuengamme.be .
Nous vous aiderons volontiers dans vos recherches, et essayerons de vous procurer les informations souhaitées, dans la mesure bien entendu où elles sont disponibles.